VetAgro Sup a inauguré sa salle d'autopsie BSL3
Vie de la profession 45874Au-delà du domaine d'intervention du pôle EVAAS, ce nouvel équipement de pointe sera mis à la disposition des projets ayant besoin de ce niveau de biosécurité, quelle que soit l'espèce.
© D.R.
Recherche et formation
La nouvelle salle d'autopsie BSL3 de VetAgro Sup a été inaugurée le 1er décem bre. Cet équipement va accueillir des projets d'expertise, de recherche et de formation exigeant l'autopsie complète ou des prélèvements sur des animaux susceptibles d'être infectés par des agents pathogènes dangereux.
VetAgro Sup a inauguré sa nouvelle salle d'autopsie BSL3 ( Biosafety Level 3) sur son campus vétérinaire en présence de notre consoeur Emmanuelle Soubeyran (directrice générale adjointe de l'alimentation), Gabriele Fioni (recteur délégué pour l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation) et Bruno Ferreira (directeur régional de l'agriculture, l'alimentation et la forêt), le 1 er décembre.
Cet équipement est destiné à accueillir des projets d'expertise, de recherche et de formation exigeant l'autopsie complète ou des prélèvements à réaliser sur des animaux susceptibles d'être infectés par des agents pathogènes du groupe 3 (agents biologiques pouvant provoquer une maladie grave chez l'Homme et constituer un danger sérieux pour les travailleurs). Des bactéries communes, comme l'agent de la tularémie, de la tuberculose bovine, de la brucellose ou le virus de l'influenza aviaire, entrent dans cette catégorie.
Au-delà du domaine d'intervention du pôle Expertise vétérinaire et agronomique animaux sauvages (EVAAS), ce nouvel équipement de pointe sera mis à la disposition des projets ayant besoin de ce niveau de biosécurité, quelle que soit l'espèce, y compris des animaux domestiques pour lesquels une suspicion de maladie due à un agent pathogène de type 3 serait présente.
Surveillance des zoonoses de la faune sauvage
« La salle d'autopsie BSL3 peut accueillir des animaux de taille petite à moyenne (jusqu'à 50 kg environ) et a notamment été conçue pour des animaux sauvages. Compte tenu des interactions entre animaux domestiques et sauvages et des risques de transmissions zoonotiques, il est nécessaire d'améliorer notre connaissance des agents pathogènes présents dans la faune sauvage » , explique VetAgro Sup. La surveillance des zoonoses issues de la faune sauvage fait partie des actions programmées dans le cadre du quatrième Plan national Santé environnement et la salle pourra contribuer à cet objectif.
« D'une dimension de 24 m², la salle remplit les conditions requises par l'annexe IV de l'arrêté du 16 juillet 2007 concernant les mesures de confinement à mettre en oeuvre dans les salles d'autopsies où les travailleurs sont exposés à des agents pathogènes du groupe 3. Elle abrite un équipement complet de manière à éviter l'entrée et la sortie de matériel (appareil photo, microscope...). La salle est équipée d'un sas à double entrée avec des portes asservies pour l'entrée des personnels et d'un sas à double entrée avec chambre froide pour l'entrée des carcasses, permettant le stockage des corps arrivant en dehors des périodes de fonctionnement » , détaille VetAgro Sup.
Elle possède un poste de sécurité microbiologique qui permet de réaliser des autopsies de petites espèces dans des conditions de biosécurité supplémentaires et une zone d'observation en sas propre pour que des observateurs puissent voir l'intérieur de la salle.
Expertise technique et scientifique
Les déchets sortants sont décontaminés par autoclavage. La salle sera gérée en interne par le pôle EVAAS.
Le pôle pourra apporter son expertise technique et scientifique aux projets utilisant la salle. Elle pourra être utilisée par des partenaires en autonomie en suivant des protocoles prédéfinis de sécurité.
Conçue à l'initiative du pôle EVAAS, la construction de la salle a été financée par VetAgro Sup. Son équipement est financé par la Direction générale de l'alimentation et le consortium des laboratoires de recherche lyonnais en infectiologie. La salle a été conçue avec de nombreux partenaires techniques susceptibles de l'utiliser (laboratoires vétérinaires départementaux de la région, Anses* de Nancy, Office français de la biodiversité, réseau Sagir avec qui des projets sont déjà initiés). V.D.
* Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.