StageVet : « Les praticiens se présentent et les étudiants font leur choix »

Notre consoeur Françoise Bussieras (vice-présidente du SNVEL) indique que StageVet donne l'occasion aux vétérinaires de se mettre en valeur sur un site interne à la profession, contrôlé et modéré par elle.

© Jacques Graf

Exercice

Notre consoeur Françoise Bussieras (vice-présidente du SNVEL*) explique les origines de StageVet, outil qui vise à faciliter la mise en relation entre étudiants vétérinaires et praticiens lors de la recherche d'un stage. Pour le vétérinaire, l'intérêt est notamment de faire connaître sa façon d'exercer pour mieux attirer de futures recrues.

La Dépêche Vétérinaire : Lancée par La Dépêche Vétérinaire et le SNVEL*, en collaboration avec les écoles vétérinaires et les organisations techniques et avec le soutien de la DGER**, la plate-forme collaborative en ligne StageVet (www.stagevet.fr) vise à faciliter la mise en relation entre les étudiants recherchant un stage et les praticiens susceptibles de les accueillir. Qu'est-ce qui a motivé la création de cet outil ?

Françoise Bussieras, vice-présidente du SNVEL : Tout est parti du groupe de travail Envie de clientèle que le SNVEL a créé en 2017 pour répondre, d'une part, aux difficultés d'acquisition de l'autonomie des jeunes diplômés et, d'autre part, aux difficultés de recrutement rencontrées par les clientèles. En même temps, on commençait à identifier qu'une partie des nouveaux vétérinaires abandonnaient leur métier rêvé suite à des déconvenues lors de leurs premières expériences.

Pourtant, depuis notre position de praticiens, nous savions qu'il fait bon vivre dans la majorité des établissements vétérinaires. Nous nous sommes donc dit qu'il fallait attirer les futurs vétérinaires dès leurs premières années d'études dans ces structures prêtes à les accueillir avec respect et envie de partage. Nous voulions aussi leur monter qu'il existe de multiples façon d'exercer en clientèle, souvent très différentes de ce qu'ils voient dans les écoles concentrées sur des activités de spécialistes.

Il nous fallait donc un AirBnB des clientèles pour valoriser cette majorité silencieuse et orienter les étudiants vers des façons d'exercer qui correspondraient à leurs attentes.

Ces initiatives de listes positives existaient déjà de la part de chaque club junior des quatre écoles pour l'Avef***, l'Afvac****, la SNGTV***** et le SNVEL, et dans chaque administration des écoles vétérinaires, voire sur des groupes Facebook des étudiants. L'idée d'unifier ces multiples listes nous a semblé incontournable à l'ère du digital. Pour cela, les organisations professionnelles techniques sont associées au projet StageVet.

D.V. : Les écoles vétérinaires ont répondu présent rapidement. De leur point de vue, quel est l'intérêt de StageVet ?

F.B. : Oui, les écoles vétérinaires participaient déjà au groupe Envie de clientèle. Elles ont donc suivi la genèse du projet et s'y sont associées sans hésitation. Elles y ont aussi vu un intérêt pour valoriser l'apprentissage en milieu professionnel, qui est un critère important dans l'évaluation de la qualité de l'enseignement.

D.V. : Quelles garanties sont offertes à un étudiant postulant sur StageVet ?

F.B. : L'étudiant est le maître du jeu sur StageVet. Les praticiens se présentent et les étudiants font leur choix. Bien sûr, il y a ensuite validation par le vétérinaire, l'école et l'enseignant, et la convention de stage est signée via le site.

L'étudiant pourra sélectionner des stages avec hébergement, voire gratification. La principale garantie est que, comme le tuteur est ensuite évalué, il est motivé pour que tout se passe bien.

D.V. : Quels intérêts les praticiens vétérinaires ont-ils à s'y inscrire ?

F.B. : Le principal intérêt est de faire connaitre leur façon d'exercer, même dans les coins les plus retirés, pour ensuite attirer de futures recrues. On pourrait dire qu'après AirBnB, nous sommes aussi un site de rencontres.

Ils peuvent surtout par cet outil faire sortir les étudiants des autoroutes qu'ils empruntent tous pour leur faire découvrir les chemins de traverse. S'ils proposent un hébergement, ils sont quasiment sûrs de voir arriver un étudiant, même en zone rurale.

D.V. : Certains praticiens sont réticents à l'idée d'être évalués par l'étudiant stagiaire à la fin du stage. Que leur répondez-vous ?

F.B. : Certes, on change les habitudes et cela est rarement confortable au début, donc c'est normal que cela soulève des craintes. Mais quand on y goûte, on ne peut plus s'en passer parce qu'on devient addict aux bonnes notes. C'est comme avec nos clients : 98 % nous attribueraient des bonnes notes si on leur en donnait l'opportunité, or on ne regarde que les 2 % de mécontents.

StageVet donne l'occasion aux vétérinaires de se mettre en valeur sur un site interne à la profession, contrôlé et modéré par elle. Et puis être évalué, c'est toujours une occasion de s'améliorer. Avec la charte de stage SNVEL, l'évaluation est continue tout au long du séjour et à la fin, chacun a pu s'adapter pour répondre aux attentes de l'autre, le bénéfice est bilatéral.

Donc allez y, foncez, et surtout soyez indulgents sur l'ergonomie du site initial, nous allons la faire évoluer grâce à vos remarques sur contact@stagevet.fr.

* SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral.

** DGER : Direction générale de l'enseignement et de la recherche.

*** Avef : Association vétérinaire équine française.

**** Afvac : Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie.

***** SNGTV : Société nationale des groupements techniques vétérinaires.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1602

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