Peste porcine africaine : rénovation du plan national d'action
Mercredi 3 Janvier 2024 Sciences 49458L'évolution de la maladie en Europe est jugée préoccupante par le ministère.
© Mathieu Guy-Adobe
Prévention
Un nouveau plan d'action contre la peste porcine africaine a été dévoilé, le 19 décembre, par le ministère de l'Agriculture. Il comporte 20 mesures qui renforcent notamment les mesures de biosécurité.
Face à une progression active du virus de la peste porcine africaine (PPA) en Europe, le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire annonce la mise en oeuvre un nouveau plan d'action, élaboré en concertation avec la filière porcine et les acteurs de la chasse.
« Ce plan s'inscrit dans la continuité des efforts menés par le gouvernement et les filières depuis 2018 et renforce le dispositif établi en janvier 2022 autour de trois objectifs : prévenir l'introduction et la diffusion de la maladie sur notre territoire, détecter précocement son éventuelle arrivée par une surveillance active, et anticiper collectivement une situation de crise », souligne le ministère.
La France est, à ce jour, indemne de PPA mais la maladie progresse en Europe, dans les élevages et dans les populations de sangliers de la faune sauvage.
« Des flambées de foyers en élevage ont été signalées en Roumanie et Bulgarie et plus récemment dans les Balkans (Croatie, Bosnie et Serbie). Dans les populations de sangliers, les cas se multiplient notamment dans la majorité des pays d'Europe centrale ainsi que dans le Nord de l'Italie. La détection de la maladie en Italie dans plusieurs régions, mais aussi en Suède, à proximité d'une décharge urbaine démontre que ces propagations aux sangliers sont certainement d'origine humaine, par l'intermédiaire d'aliments contaminés rapportés de pays infectés », précise le ministère.
Contenir le virus en dehors du territoire national
Face à cette évolution jugée « préoccupante » en Europe, un nouveau plan d'action qui comporte 20 actions a donc été décidé et a été présenté aux acteurs concernés le 19 décembre par Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Il actualise et prolonge le plan de prévention de la peste porcine africaine publié en janvier 2022 et vise en particulier les objectifs suivants :
- contenir le virus en dehors du territoire national, notamment via une coopération transfrontalière renforcée avec l'Italie et une forte sensibilisation des voyageurs ;
- maîtriser les populations de sangliers sauvages et la surveillance de leur état de santé afin de détecter la maladie le plus précocement possible ;
- améliorer le niveau de biosécurité des élevages et les bonnes pratiques à tous les maillons de la filière porcine ;
- fédérer la filière porcine sur les enjeux sanitaires et préparer collectivement le dispositif de gestion de crise en cas de découverte d'un foyer de peste porcine africaine en France ;
- anticiper les conséquences économiques sur les différents marchés (national, européen et pays tiers), dès lors que la maladie apparaîtrait sur le territoire.
Dans le prolongement des crédits annoncés dans le cadre du plan de reconquête de la souveraineté de l'élevage pour améliorer la résilience des filières d'élevage vis-à-vis du risque sanitaire, le plan bénéficiera d'un accompagnement à hauteur de 2,3 millions d'euros pour le développement de la biosécurité en élevage et le renforcement de la surveillance dans la faune sauvage, précisent les autorités. M.L.
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