Maltraitance animale : le 3677 a reçu 32 550 appels en un an
Mercredi 11 Juin 2025 Animaux de compagnie 53391Le 3677 a fêté son premier anniversaire à la Maison de l'animal, à Paris. De gauche à droite, Cassandre Vanzetta, nouvelle directrice du CNPA, et nos confrères Loïc Dombreval, président du CNPA, et Sylvie Petit, directrice de la Maison de l'animal.
© M.L.
Maud LAFON
Protection animale
Lancé le 24 juin 2024 par le Conseil national de la protection animale (CNPA), le numéro d'urgence dédié au signalement des maltraitances animales, 3677, est désormais bien rôdé. A l'occasion de son premier anniversaire, le CNPA a dressé un bilan encourageant qui confirme sa mission de service public dédié à l'animal.
Le numéro d'urgence dédié au signalement des maltraitances animales, le 36 77 (lire DV n° 1716), a fêté sa première année d'existence, le 3 juin, à la Maison de l'animal, à Paris.
Dans ce lieu dirigé par notre consoeur Sylvie Petit, inauguré en février et dédié à la protection animale, qui accueille notamment des vacations de Vétérinaires pour tous les jeudis après-midi, notre confrère Loïc Dombreval, président du Conseil national de la protection animale (CNPA), association qui a porté le projet du 3677, a dressé un premier bilan encourageant qui « confirme l'utilité de ce numéro qui s'apparente à un véritable service public ».
Après quelques semaines de mise en route où le 3677 a été pris d'assaut et a dû se rôder, il affiche aujourd'hui un taux de réponse de 89 %. Sur les 32 550 appels reçus depuis le 24 juin 2024, 83 % émanent de particuliers et les appels concernent à 92 % des animaux de compagnie (24 711 appels) même si d'autres espèces motivent des signalements : animaux de rente (534), faune sauvage captive (372) et faune sauvage libre (78).
Dans 99,9 % des cas, les faits signalés sont commis par des particuliers et sont la résultante de négligences (défaut de soins, d'alimentation, d'abreuvement) dans 40 % des situations.
Fin de l'errance du signalement
La mise en place du 3677 a mis fin à « l'errance du signalement » qui était constatée jusqu'à l'an dernier, les répondants étant formés pour écouter, qualifier les appels et les rediriger vers les acteurs compétents (DDPP, police, gendarmerie, associations locales...). « Nous sommes aujourd'hui l'association qui reçoit le plus de signalements de maltraitance en France », a annoncé le président du CNPA.
En un an, l'association a pu construire une base de données unique, à jour, et centralise tous les acteurs de la protection animale en France. Le CNPA dispose ainsi d'un annuaire de terrain complet qu'il annonce enrichir prochainement avec les coordonnées de toutes les structures vétérinaires en France qui seront répertoriées sur son site www.3677.fr.
Un réseau d'enquêteurs et d'associations partenaires qui s'étoffe et un partenariat avec l'association Défense de l'animal, qui regroupe le plus grand nombre de refuges en France, lui permettent d'initier des sauvetages dont quelques cas concrets ont été présentés. Le CNPA dépose plainte quasi systématiquement.
Améliorer le suivi qualitatif et quantitatif des cas
D'ici l'été, il annonce la mise en place d'un nouveau système d'information dédié au signalement qui permettra d'établir des statistiques et d'améliorer le suivi quantitatif et qualitatif des cas. Il s'applique également à optimiser l'arbre décisionnel pour pouvoir gérer tout type de situation et va proposer sur son site des fiches conseils pour guider le public.
« Nous continuons d'étendre notre réseau d'enquêteurs et d'associations partenaires », a poursuivi notre confrère en rappelant que les enquêteurs ne pouvaient intervenir qu'après validation de la référente nationale du CNPA.
Face à ce bilan positif, il a émis deux réserves et s'est adressé à l'Etat en sollicitant une aide financière dont le CNPA n'a jamais bénéficié, vivant de dons et de partenariats. « Nous remplissons un service public dédié aux animaux en réduisant les sollicitations inopportunes aux services de l'Etat, prévenant les violences intra-familiales (86 % de co-occurrence) et établissant des statistiques nationales fiables pour éclairer les politiques publiques », a justifié notre confrère en soulignant la « fragilité financière » de son association.
Autre demande du CNPA à l'Etat : avoir accès à la liste des quelque 4 000 référents bien-être animal présents dans les postes de police et de gendarmerie qui lui permettrait d'accélérer la prise en charge des animaux maltraités. ■