Réseaux de cabinets et cliniques vétérinaires : les spécificités françaises
Mercredi 28 Novembre 2018 Vie de la profession 31280Les réseaux peuvent faciliter le regroupement des confrères et consoeurs soucieux de sortir de leur isolement tout en conservant la main sur leur activité.
© Vege - Adobe
Corinne DESCOURS-RENVIER
Exercice
Les vétérinaires sont encore nombreux à associer réseaux de cabinets et cliniques et chaînes appartenant à des groupes financiers. Il existe pourtant un éventail très large de possibilités pour se regrouper et collaborer, sans perdre son indépendance.
La polémique soulevée au début des années 2010 par l'entrée en vigueur de la directive Services est toujours d'actualité.
Le développement des chaînes de cabinets et de cliniques vétérinaires en Europe reste une source d'inquiétude pour de nombreux praticiens, qui craignent de perdre leur indépendance face aux grands groupes financiers. Ces chaînes, apparues aux États-Unis il y a une cinquantaine d'années, réunissent en effet plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines, de cliniques dans lesquelles les vétérinaires sont salariés.
Des réseaux plus petits peuvent faciliter le regroupement des confrères et consoeurs soucieux de sortir de leur isolement tout en conservant la main sur leur activité.
Et si les réseaux s'avéraient un moyen de valoriser les investissements financiers et humains dans les structures vétérinaires ?
Un modèle économique émergent en Europe
Si le premier réseau de cabinets et cliniques vétérinaires, Banfield, est apparu dès 1955 aux États-Unis, il a fallu attendre 1999 et l'assouplissement de la législation en Grande-Bretagne pour voir se développer ce type de regroupement en Europe.
Depuis, les réseaux, qu'ils appartiennent à des vétérinaires ou à des investisseurs étrangers à la profession, se développent avec succès. En particulier dans les pays du Nord de l'Europe comme la Suède, la Finlande, la Norvège ou encore les Pays-Bas.
« En 2016, la majorité des cabinets et cliniques vétérinaires européens était détenue par une seule personne, 16 % par des associés et 11 % par des sociétés anonymes», explique Thierry Chambon, vétérinaire praticien, vice-président du SNVEL1 et président de l'UEVP2. « La situation évolue très vite, suite notamment au développement des chaînes de cliniques en Europe du Nord. »
En Suède, 35 % des cliniques appartiennent maintenant à des chaînes dont les propriétaires sont majoritairement des investisseurs étrangers à la profession vétérinaire. « Le mouvement va se poursuivre » , annonce Thierry Chambon, qui explique en partie ce phénomène par l'importance des assurances animalières dans les pays du Nord de l'Europe.
« En Suède, dans les cliniques de référé, jusqu'à 80 % des chiens sont assurés », souligne notre confrère. La première assurance pour animaux a été d'ailleurs été créée dans ce pays en 1890.
La Suède est également le berceau d'AniCura, un réseau qui emploie aujourd'hui plus de 4 000 vétérinaires dans ses 200 cliniques dispersées dans sept pays d'Europe du Nord, dont la Suisse, l'Allemagne ou encore les Pays-Bas.
Fondé en 2011, AniCura a été racheté en juin dernier par Mars Petcare. « Cette acquisition conforte la position dans ce secteur de Mars Petcare qui employait déjà 9 000 vétérinaires dans ses chaînes de cliniques aux États-Unis», commente Christophe Buhot, responsable du projet VetFuturs France.
« On est cependant loin d'un raz-de-marée ! », précise Thierry Chambon, qui rappelle qu'aux États-Unis, malgré une présence de plus de 50 ans sur le territoire, moins de la moitié des vétérinaires américains travaillent au sein de chaînes.
« Les réseaux de cliniques qui se développent en Europe actuellement privilégient les services haut de gamme et s'appuient sur des structures de grande taille, très bien équipées », conclut notre confrère. « Il reste heureusement de la place pour d'autres modes de fonctionnement. »
La France, village gaulois ?
La France, comparativement moins concernée, fait figure d'exception en Europe.
En effet, alors que le leader du marché français, Mon Véto, emploie une centaine de vétérinaires diplômés, Evidensia en emploie 2 000 en Europe du Nord depuis sa fusion avec IVC en 2017 et Vet4Pets, près de 1 200 en Grande-Bretagne.
Dans notre pays, le développement des réseaux de cliniques vétérinaires a suivi l'évolution de la législation au début des années 2010.
La directive Services3, transposée à la profession vétérinaire par le décret n° 2010-780 du 8 juillet 2010, a en effet levé un certain nombre d'obstacles freinant l'installation des structures vétérinaires et l'augmentation de leur taille : suppression de la limite du nombre de domiciles professionnels, abandon de la limitation du nombre de salariés ou de collaborateurs libéraux attachés à un même vétérinaire, ouverture aux capitaux en dehors de la profession vétérinaire...
« Même si elle a adopté la directive Services, la France fait encore figure de village gaulois au sein de l'Europe » , constate Rémi Gellé, associé VPlus et ancien président du SNVEL. « En particulier en ce qui concerne l'ouverture du capital des cliniques aux non vétérinaires. »
Le décret d'application des sociétés de participations financières de professions libérales (SPFPL), paru le 13 décembre 2012, précise en effet que plus de la moitié du capital des structures vétérinaires et des droits de vote doit être détenu par « des personnes physiques ou morales exerçant la profession de vétérinaire ».
« C'est une spécificité française » , confirme Eric Lejeau, vétérinaire en charge du groupe de réflexion « Entreprise vétérinaire » de VetFuturs. « Les associés vétérinaires en exercice doivent détenir au moins 51 % du capital et des droits de votes mais il existe toujours des possibilités de contournement de la loi... »
Que se passera-t-il le jour où un investisseur demandera à l'Europe de statuer sur cette exception française ? La protection des vétérinaires dans notre pays semble donc toute relative.
Quel que soit l'avenir, le Conseil national de l'Ordre des vétérinaires (CNOV) veille aujourd'hui au respect de la loi et lutte contre les risques de dérives, notamment financières.
Un confrère a ainsi été condamné en septembre dernier par la chambre nationale de discipline de l'Ordre4.
En s'appuyant sur l'article R 242-66 du Code rural qui renvoie à la présence physique du praticien dans les établissements de soins, l'Ordre a en effet jugé incompatible avec un bon exercice de la médecine vétérinaire les responsabilités de ce praticien auprès des neuf établissements qu'il détenait au moment des faits sur le territoire national par l'intermédiaire d'une société dont il était actionnaire majoritaire.
Des réseaux de compétences techniques...
« Contrairement aux idées reçues, la France est loin d'être en retard en matière de réseaux de cliniques vétérinaires », constate Thierry Chambon.
« En effet, les réseaux ne se limitent pas aux chaînes », précise Christophe Buhot. « Il existe de nombreuses façons de mettre en commun des compétences et/ou des moyens entre cabinets et cliniques, sans apports de capitaux extérieurs à la profession. Les vétérinaires conservent alors leur indépendance. »
Les réseaux de garde et de spécialistes, bien installés dans notre pays, en sont un bon exemple.
Lorsque la taille de la structure n'était pas suffisante pour que les gardes soient entièrement assurées en interne, des réseaux se sont créés pour organiser une rotation des astreintes entre vétérinaires exerçant dans un même secteur. Lorsque la taille de l'agglomération le permet, les vétérinaires ont plus volontiers délégué cette activité de garde à une structure dédiée5.
Les vétérinaires spécialistes s'organisent, eux aussi, depuis longtemps en réseau afin d'assurer la qualité de service réclamée par une clientèle de plus en plus exigeante.
« En canine, l'évolution tend vers l'émergence d'un modèle hospitalier avec une vaste couverture disciplinaire », expliquait déjà en 2017 Philippe Baralon, associé gérant de Phylum, société de conseil en stratégie6. « La clinique généraliste avec quelques spécialistes devrait décliner, de même que les spécialistes itinérants. »
En rurale, les réseaux de référents reposent davantage sur une médecine préventive. « Depuis le début des années 1990, le Groupe Cristal fédère des vétérinaires spécialisés en production animale » , rappelle Rémi Gellé.
Ce réseau s'est développé autour de quatre axes principaux : les services, la distribution, l'hygiène et la nutrition, l'analyse. Composé de 160 vétérinaires, il regroupe aujourd'hui une vingtaine de cabinets et cliniques vétérinaires de l'Ouest de la France.
... aux réseaux de compétences managériales
Les vétérinaires ont l'habitude de s'organiser en groupements d'intérêt économique (GIE) afin de mutualiser leurs achats et d'obtenir des remises plus importantes. Depuis 2011, des réseaux de négociation, comme Isovet ou ClubVet, se sont montés pour proposer aux praticiens davantage de remises sur une gamme plus étendue de produits.
« C'est un premier pas vers une mutualisation de moyens entre entreprises indépendantes », remarque Thierry Chambon.
« A partir de là, différents types de collaboration sont envisageables entre vétérinaires et peuvent même évoluer au cours du temps », ajoute Rémi Gellé qui cite le cas d'un regroupement de cinq cliniques de l'Est de la France ayant commencé par monter un service de gardes avant de créer leur propre groupement d'achat puis de mettre en commun leurs ressources humaines.
« Un peu partout en France, des réseaux se créent entre vétérinaires », constate Christophe Buhot. « En région parisienne, en Aquitaine, en Bourgogne, dans la région de Nancy ou de Lyon... »
Ces réseaux peuvent atteindre une taille conséquente, ce qui facilite les négociations avec les fournisseurs et les autorise à proposer à leur clientèle des services qu'une association de taille plus réduite ne pourrait se permettre.
« C'est une stratégie de rationalisation très adaptée aux cliniques vétérinaires qui conservent ainsi leur indépendance », souligne Rémi Gellé, en s'appuyant sur sa propre expérience. Notre confrère a en effet participé à la création de VPlus Sud Ouest, un réseau de onze cliniques et de cabinets vétérinaires situés en Gironde, en Charente et en Charente-Maritime. « En travaillant en réseau, nous jouons sur notre complémentarité tout en développant de bonnes relations », se réjouit Rémi Gellé.
« Le développement de réseaux des cliniques vétérinaires en France, quels que soient leur taille et leur mode de fonctionnement, montre que les vétérinaires prennent davantage conscience de leur rôle en tant que chefs d'entreprise », conclut Rémi Gellé. « Or il est difficile de porter seul cette responsabilité de nos jours. »
Joint ventures , franchises et réseaux à intégration financière
Certains vétérinaires décident d'aller encore plus loin et de prendre conjointement en charge les activités liées à la gestion de leurs entreprises. Ils ont alors le choix entre l'un des trois types de regroupement que l'on retrouve en Europe : les joint ventures , les franchises ou les réseaux à intégration financière.
Basées sur le modèle du groupe Vets4Pets, les joint ventures (ou co-entreprises) sont très présentes en Angleterre et correspondent au type de réseau de compétence managériale qui s'est d'abord développé en France. Les cabinets membres d'une joint venture travaillent selon un mode coopératif et bénéficient d'une certaine liberté au sein de leur structure, tout en adhérant à des valeurs communes.
Dans les réseaux à intégration financière, les cliniques appartiennent au contraire au groupe financier qui en a fait l'achat. Les praticiens exerçant dans ces structures sont donc salariés. Ce type d'organisation tend à se développer en France à l'heure actuelle, avec différentes modalités de financements. Mon Véto a été le premier à adopter ce modèle, tout comme CVS en Angleterre, Activet en Allemagne et Elke aux Pays-Bas.
Enfin, si des réseaux de franchise existent en Europe (Nexo en Espagne et Easy Vet en Angleterre), cette forme juridique ne s'est pas implantée en France pour l'instant.
Le concept de Veto Access, basé sur le principe d'une licence de marque, s'en approche toutefois.
Une réponse à l'évolution de la clientèle...
Au sein de la profession vétérinaire française, les réseaux de compétences managériales pâtissent d'une image souvent ternie par les chaînes low cost anglo-saxonnes.
Les praticiens craignent que le développement de chaînes de cliniques gérées par des investisseurs étrangers à la profession n'entraîne une disparition des petites structures indépendantes. Ils perdraient alors la liberté dont ils jouissent actuellement dans leur pratique.
Les réseaux de compétences managériales apportent cependant un panel de services propres à développer la marge bénéficiaire des cliniques : économies d'échelles, rationalisation des services, regroupement des plateaux techniques, augmentation de la capacité d'investissement, mutualisation des ressources humaines...
« Attention », prévient toutefois Claude Neu, praticien à Toul (Meurthe-et-Moselle) et vétérinaire associé du réseau Vetonimo, « dans les chaînes, la réduction des coûts se fait souvent au détriment des ressources humaines. C'est pourtant un facteur de réussite dans notre activité. »
Quelle que soit leur taille, les regroupements de cliniques répondent aux exigences croissantes de la clientèle.
En 1997, Taylor Nelson a identifié six points stratégiques, toujours d'actualité, caractérisant les attentes de la majorité des clients de vétérinaires canins en France, en Grande-Bretagne, en Espagne et en Italie : l'accès à des consultations spécialisées, un plateau technique de pointe, une disponibilité 24 heures sur 24, un service rapide et sans attente, des salles d'attente séparées, voire individuelles, et des structures avec suffisamment de personnel 7 .
Difficile de respecter un tel cahier des charges en restant isolé... « Se regrouper, c'est augmenter sa palette de services et proposer plus facilement des activités à haute valeur ajoutée », souligne Christophe Buhot.« Or l'offre stimule la demande. »
... et à celle de la profession vétérinaire
« Les réseaux de cliniques vétérinaires, ces fameuses chaînes souvent décriées par notre profession, répondent au cahier des charges de nombreux vétérinaires de la jeune génération », ajoute Christophe Buhot. Soucieux de leurs conditions de travail, les vétérinaires appartenant aux générations X et Y8 veulent en effet concilier davantage vie privée et vie professionnelle9.
Autrefois perçue comme un tremplin vers l'association, la durée du salariat croît jusqu'à devenir parfois un véritable choix de carrière.
Le nombre de vétérinaires salariés a en effet progressé de 3,9 % en cinq ans quand celui des praticiens libéraux, en exercice individuel, a diminué de 3,7 %10.
Le salariat concerne aujourd'hui plus d'un tiers des inscrits à l'Ordre (36 %). Il assure une certaine qualité de vie, valeur importante pour les jeunes générations.
Attention toutefois aux idées reçues ! S'il est indéniable que ce mode d'exercice permet aux femmes d'associer plus facilement vie familiale et vie professionnelle, il est difficile de conclure à l'attrait plus marqué de nos consoeurs pour le salariat5.
La féminisation de la profession vétérinaire étant un phénomène récent, les femmes sont en effet surreprésentées au sein des classes d'âge les plus jeunes, celles qui se tournent plus volontiers vers le salariat.
Souvent rebutés par les tâches administratives, les vétérinaires appartenant aux générations X et Y redoutent par ailleurs l'isolement et souhaitent travailler en équipe.
De telles conditions sont plus faciles à réunir au sein de cliniques travaillant en réseau. « Nos jeunes collaborateurs sont très attachés au respect de leur contrat et apprécient que leurs efforts soient reconnus », constate Claude Neu. « Nous nous efforçons de répondre à leurs attentes en termes de conditions de travail : ambiance, matériel mis à disposition, parcours de formation... ».
Si les réseaux séduisent les jeunes vétérinaires, ils intéressent aussi certains de leurs aînés, en facilitant le départ en retraite des vétérinaires de la génération du baby boom.
« Les jeunes vétérinaires qui arrivent sur le marché sont globalement moins disposés à investir que leurs prédécesseurs », explique Eric Lejeau. « En rachetant leurs cliniques, les chaînes offrent une alternative aux praticiens qui souhaitent arrêter leur activité. »
« Aux Pays-Bas, par exemple, les investisseurs organisent des réunions d'information auprès des vétérinaires qui souhaitent prendre leur retraite » , ajoute Christophe Buhot. « Une centaine de ventes peuvent ainsi se concrétiser en l'espace d'une soirée ! »
Les réseaux jouent la complémentarité
Pour Eric Lejeau, penser que les réseaux de cliniques vétérinaires représentent une réelle menace pour les cliniques traditionnelles semble exagéré. « Il y a de la place pour tout le monde », rassure notre confrère. « Aux États-Unis, moins de 40 % des vétérinaires travaillent dans des groupes et la situation est à peu près identique en Grande-Bretagne, où leur implantation est plus récente. »
Philippe Baralon estime qu'en 2030, 20 à 30 % des vétérinaires français travailleront dans un groupe6. Il prévoit l'émergence d'un modèle de développement en grappes locales, avec 2 à 6 sites répartis sur un territoire délimité.
Ce modèle devrait coexister avec les entreprises monosite actuelles (une vingtaine de salariés au maximum, moins de dix la plupart du temps) et les groupes d'au moins 15 ou 20 cliniques répartis sur tout le territoire français.
On est donc loin de la mainmise des milieux financiers sur la profession vétérinaire.
« Les réseaux devraient continuer à se développer mais les structures de petite taille ne sont pas pour autant condamnées à disparaître » , renchérit Rémi Gellé. « Elles peuvent jouer sur leur proximité et diversifier leur offre : école du chiot, toilettage... C'est motivant pour l'ensemble du personnel ! »
Le regroupement des cabinets et cliniques offre en tout cas aux vétérinaires des possibilités très variées en termes de statut professionnel : libéral, collaborateur libéral ou salarié ; à temps plein ou à temps partiel ; avec ou sans gardes... C'est une liberté bienvenue au moment où les attentes de la profession en matière de choix de carrière se diversifient.
Cette évolution n'aura de sens qu'avec la participation des vétérinaires, veillant à conserver leur indépendance et luttant contre les risques de dérives affairistes...■
1 SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral.
2 UEVP : Union of European Veterinary Practitioners.
3 Directive européenne adoptée le 12 décembre 2006.
4 Dépêche Vétérinaire n° 1353 (« Multiples lieux d'exercice : un jugement relatif à la présence effective du vétérinaire ») et éditorial de la DV n° 1457-158 (« N'est pas super-héros qui veut »).
5 Thèse vétérinaire, « Le développement de réseaux de cliniques vétérinaires en France », Lucie Lemonnier, ENVA, 2014.
6 Dépêche Vétérinaire n° 1432, « Entreprise vétérinaire : un nouveau modèle à trouver ».
7 Enquête interne Hill's.
8 La génération X est née entre 1960 et 1980 et la génération Y dans les années 80 et 90.
9 VetFuturs, « Le livre bleu de la profession ».
10 Asteres, « Les soins vétérinaires : vers le développement d'une offre 2.0 ».
Gros Plan : Conserver son indépendance tout en sortant de son isolement : l'exemple de Vetonimo
Augmenter la qualité des soins prodigués aux animaux tout en conservant leur indépendance, tel est le pari des vétérinaires de Vetonimo.
« La création de notre réseau remonte à cinq ans » , se souvient Claude Neu, praticien canin à Toul (Meurthe-et-Moselle). « Nous voulions progresser tout en gardant la main sur notre avenir et ne pas servir les intérêts financiers de tiers... Nous sommes aujourd'hui 10 praticiens associés basés sur quatre sites proches et nous employons 31 salariés à temps plein dont 5 vétérinaires. »
Les créateurs de Vetonimo ont mis deux ans à se structurer en réseau.
« Nous avons bénéficié des conseils d'accompagnateurs spécialisés qui suivent des créateurs de réseau dans tous les domaines », explique Claude Neu. « Cela nous a permis de constater que la profession vétérinaire n'est pas la moins bien lotie en France. »
Répondre aux inquiétudes
Depuis, Vetonimo reçoit des demandes de renseignements de confrères et de consoeurs qui veulent conserver leur indépendance tout en sortant de leur isolement.
« Nous sommes actuellement en relation avec des vétérinaires qui exercent dans la même région que nous mais aussi en Ile-de-France et en Aquitaine », précise Claude Neu, qui constate l'inquiétude des praticiens dans un secteur en pleine mutation.
« Notre modèle, basé sur la solidarité professionnelle entre vétérinaires, suscite l'intérêt de la profession et c'est bon signe », conclut notre confrère. C.D.-R.