L'image des chiens auprès des Français est toujours très positive

Près de deux tiers des possesseurs de chiens n'envisagent pas de vivre sans un tel compagnon.

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Maud LAFON

Société

Trois ans après sa première enquête de ce type (lire DV n° 1616), la Centrale canine a de nouveau évalué l'image des chiens auprès des Français et en tire des conclusions très positives. 82 % des Français aiment les chiens et leur reconnaissent des qualités multiples, aussi bien affectives qu'utilitaires. Si l'inflation a un effet retardateur sur les adoptions de chiens, elle ne pénalise pas le budget qui leur est consacré.

33 % des Français ont au moins un chien et 82 % de la population déclare aimer cette espèce. Pour la même proportion, il est une source de motivation. Ces chiffres, tirés du deuxième baromètre « Les Français et le chien », mené par CSA pour la Centrale canine et dévoilé le 22 mai, entérinent la place de choix qu'occupe cet animal de compagnie dans les foyers hexagonaux. Ils confirment aussi la stabilité affective des Français à l'égard des chiens puisque lors du précédent baromètre, en décembre 2021 (lire DV n° 1616), ils étaient 84 % à les aimer.

Peu importe donc qu'il soit devancé par le chat dans le rôle d'animal de compagnie : le chien reste un incontournable, apprécié aussi bien des possesseurs que des autres. D'ailleurs, 21 % de ces derniers envisagent son adoption même si le coût représente un frein de plus en plus marqué. L'intégration d'un chien dans un foyer sera ainsi différée par 43 % des Français pour cause d'inflation.

Du côté des possesseurs, 74 % confirment qu'ils ont constaté une augmentation du budget consacré à leur chien. 28 % cependant disent qu'ils n'ont pas eu à faire d'arbitrage budgétaire et 23 % en ont fait d'autre type.

Admirable et fidèle

Les qualités reconnues au chien sont pourtant nombreuses : animal admirable par le soutien qu'il apporte pour 89 % des Français, il est aussi d'une grande utilité ou apporte une compensation affective (87 %) ou une aide dans le développement des enfants (86 %). Sa fidélité (85 %) et sa jovialité (84 %) sont d'autres caractéristiques appréciées.

Son affirmation récurrente dans les sondages ne permet plus d'en douter : le chien est considéré comme un membre de la famille à part entière par 83 % des répondants, voire même 88 % si on n'interroge que les possesseurs.

Les bénéfices du chien pour l'enfant sont particulièrement soulignés dans le baromètre. Ainsi, pour 90 % des Français, avoir un chien permet de sensibiliser les enfants au bien-être animal. 87 % estiment que cet animal joue un rôle protecteur avec eux, 83 % qu'il est leur confident et 84 %, qu'il permet de développer l'attention aux autres enfants, développant ainsi les capacités d'empathie.

Coach sportif

Autre facteur positif mis en avant : son rôle de coach sportif. Sept possesseurs de chiens sur dix déclarent pratiquer une activité sportive avec leur animal. Dans la moitié des cas, c'est la classique marche à pied qui est choisie mais le panel d'activités envisageables est bien plus vaste, comme l'a souligné notre confrère Alexandre Balzer, président de la Centrale canine.

89 % des Français s'accordent à dire que la pratique d'une telle activité physique est à la fois bonne pour la santé du chien et de son maître et que le sport en duo favorise le renforcement du lien de complicité entre les deux.

Le président de la Centrale canine rappelle que la pratique d'activités sportives dans les clubs affiliés à la Centrale canine est ouverte à tous les chiens, qu'ils soient de race ou non (à l'exception du mordant réservé à une liste de races autorisées seulement).

« Faire du sport avec son chien » sera d'ailleurs le thème de la deuxième édition de la Semaine nationale du chien, du 28 septembre au 6 octobre (lire DV n° 1712).

Frein lié à sa disparition

Près des deux tiers des possesseurs de chiens n'envisagent pas de vivre sans un tel compagnon. Reste la difficile question de sa disparition, le chagrin anticipé à la mort de son compagnon étant le principal frein à l'adoption (72 % des répondants) (figure n° 1).

Les autres freins sont plutôt d'ordre logistique ou pratique : difficultés pour partir en week-end ou en vacances (58 %), nuisances sonores dont le chien pourrait être responsable (58 %), coût généré par sa possession (56 %) qui n'arrive qu'en troisième position mais est néanmoins davantage cité que lors de la précédente enquête en 2021 (50 % des Français le mentionnaient). 52 % évoquent également la nécessité d'éduquer son chien parmi les facteurs limitants de l'adoption. 93 % des Français jugent d'ailleurs ce passage indispensable et 58 %, qu'il doit se faire avec l'aide d'un expert éducateur.

Décidément inséparables de leur compagnon canin, 76 % des possesseurs partent avec lui en vacances et même 83 % quand ils ont des enfants ou 94 % quand ils habitent en appartement.

Corollaire de cet accompagnement de plus en plus systématique, ils sont 72 % à penser que les animaux devraient être davantage acceptés dans les hébergements de vacances ou les campings et 53 % à espérer que les hôtels leur ouvrent leurs portes. 56 % aimeraient aussi pouvoir emprunter les transports en commun avec eux.

Plutôt de taille moyenne

Confirmant l'importance d'une question sociétale qui a marqué l'actualité dernièrement, 75 % sont favorables à l'accueil des chiens dans les Ehpad* et maisons de retraite.

Le lieu de travail devrait également accepter les chiens selon 40 % des Français (et 53 % des possesseurs de chiens). Or seuls 9 % des Français ont aujourd'hui un employeur qui les autorise (7 % en 2021).

En ce qui concerne le profil type du chien possédé majoritairement, il est de race ou tout au moins déclaré comme tel (inscrit au Lof ou possédant un pedigree) par 42 % des répondants. D'ailleurs, 44 % des Français connaissent le Lof qui est un gage de qualité pour 6 Français sur 10.

Le chien majoritairement possédé est plutôt de taille moyenne, pesant entre 10 et 30 kg (52 %, en augmentation de 5 points par rapport à 2021) tandis que les chiens de grande taille (entre 30 et 50 kg) sont moins représentés qu'en 2021 (14 % versus 21 %) (figure n° 2).

Pour 83 % des Français, le premier critère dans le choix d'un chien est son caractère devant son gabarit (80 %) et son apparence (72 %).

Issu principalement d'élevage

L'éleveur spécialisé est privilégié dans le circuit d'adoption (32 % des répondants) devant le particulier (18 %) et le refuge (17 %) (figure n° 3). Conseils obtenus, garantie de traçabilité, vérification de l'adéquation aux attentes, accompagnement dans le temps, garanties sur la bonne santé du chiot sont les critères qui contribuent au positionnement en première position de l'éleveur.

Vecteur de qualités relationnelles nombreuses, auxiliaire de l'Homme dans diverses situations, moteur du développement comportemental des enfants... le chien est « bien plus qu'un simple animal d'agrément aux yeux des propriétaires », la relation à ce « compagnon de toujours (s'étant) considérablement enrichie ces dernières décennies », confirme le sociologue Christophe Blanchard. Pour lui, le chien est aussi un indicateur des soubresauts de la société, « un élément d'analyse sociale, voire politique du monde ».

* Ehpad : établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1713

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