DNC : un Cnopsav le 9 décembre face à la contestation vis-à-vis de l'abattage total
De nouveaux départements se sont mobilisés ou ont prévu de le faire, à l'appel de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale, afin de dénoncer le recours à l'abattage total des troupeaux pour lutter contre la dermatose nodulaire contagieuse.
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Prophylaxie
La ministre de l'Agriculture réunira, le 9 décembre, le Conseil national d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale (Cnopsav, composé des représentants des acteurs de l'élevage, dont les vétérinaires) tandis que de nouveaux départements se sont mobilisés ou ont prévu de le faire, à l'appel de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale, afin de dénoncer le recours à l'abattage total des troupeaux pour lutter contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
Les associations de protection animale OABA* (présidée par notre confrère Manuel Mersch) et CNPA** (présidé par notre confrère Loïc Dombreval) avaient fait part, dans un courrier du 4 décembre, adressé à la directrice générale de l'alimentation et à la conseillère technique de la ministre, du caractère « indispensable » de réunir « en urgence le Cnopsav afin de faire le point sur les derniers événements, mais surtout pour faire retomber la colère qui s'exprime et s'amplifie depuis plusieurs jours ».
Les forces de l'ordre avaient dû intervenir, le 2 décembre, pour permettre aux vétérinaires de procéder à l'abattage total du troupeau correspondant au premier foyer de DNC dans le Doubs. Dans ce contexte, le SNVEL*** a appuyé la démarche des deux associations.
Doubs : les animaux infectés avant l'acquisition de la protection vaccinale
Selon la Confédération paysanne, plusieurs manifestions devraient émailler la semaine du 8 décembre dans plusieurs départements pour afficher une solidarité avec les éleveurs du Gaec Pouilley-Français (Doubs), le premier foyer dans le Doubs, où les 82 bovins ont été euthanasiés alors qu'ils étaient vaccinés contre la maladie.
Ce foyer « déclaré le 28 novembre dernier dans le Doubs à 20 km d'un foyer jurassien aurait pu nous faire douter de l'efficacité de la vaccination réalisée le 22 octobre dans cet élevage », commente notre consoeur Jeanne Brugère-Picoux (professeur honoraire de l'école vétérinaire d'Alfort). « Ce doute est maintenant levé par le communiqué de presse de la préfecture du Doubs du 4 décembre signalant que, lors du dépeuplement de cet élevage le 2 décembre, quatre animaux présentaient des lésions suffisamment anciennes pour conclure que « le virus de la DNC était déjà présent chez les bovins de cet élevage au moins trois semaines avant le 28 novembre, soit 15 jours environ après la vaccination. Les bovins ont donc été infectés avant l'acquisition de la protection vaccinale ». »
Notre consoeur, par ailleurs membre de l'Académie nationale de médecine et de l'Académie vétérinaire de France, estime qu' « un dépeuplement partiel ne peut pas être efficace dans la lutte actuelle en France » contre la DNC (lire DV n° 1773). M.J.
* OABA : OEuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs.
** CNPA : Conseil national de la protection animale.
*** SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral.





