David Guérin va devenir le premier député vétérinaire depuis 2022

Notre confrère David Guérin était déjà titulaire de deux mandats politiques.

© D.R.

Politique

Notre confrère David Guérin (Nantes 91) sera bientôt le nouveau député de la 9e circonscription de Seine-Maritime. Il était en effet le suppléant de la députée Marie-Agnès Poussier-Winsback et lui succèdera puisqu'elle-même a été nommée ministre déléguée chargée de l'Economie sociale et solidaire. Notre confrère était déjà conseiller départemental du canton de Saint-Romain-de-Colbosc (76), la ville où il exerce en pratique mixte depuis 33 ans. Il devient le premier député vétérinaire depuis 2022 sous l'étiquette Horizons & Indépendants.

La Dépêche Vétérinaire : Vous allez bientôt reprendre le poste de député en remplaçant la nouvelle ministre Marie-Agnès Poussier-Winsback dont vous étiez le suppléant. Quand se fera votre prise de fonction ?

David Guérin, praticien mixte, futur député de la 9e circonscription de Seine-Maritime : Je deviendrai officiellement député le 22 octobre, un mois après que la députée dont j'étais le remplaçant a été nommée ministre déléguée chargée de l'Economie sociale et solidaire. Ce délai est statutaire et vise à nous laisser le temps d'organiser notre changement de vie.

D.V. : Justement, vous exerciez jusqu'à présent en pratique mixte à Saint-­Romain-de-Colbosc, ville dont vous êtes également conseiller départemental. Comptez-vous conserver votre activité de vétérinaire praticien et, si oui, comment l'organiserez-vous ?

D.G. : Je suis en effet depuis trois ans conseiller départemental du canton de Saint-Romain-de-Colbosc, en Seine-Maritime, la ville dans laquelle j'exerce mon activité vétérinaire.

Je suis sorti de l'école vétérinaire de Nantes en 1991 et me suis installé dès le 1er janvier 1992, en saisissant une opportunité, dans la structure dans laquelle je suis toujours associé. Ma clinique a une activité canine à 70 % et rurale à 30 % mais, moi-même, je travaille surtout en rurale dans des proportions inverses (30 % canine et 70 % rurale).

Quand je suis devenu conseiller départemental, j'avais réduit mon activité à 3 jours et demi par semaine et j'effectuais 1 garde sur 4. Je vais désormais devoir ne consacrer qu'un jour par semaine, le lundi, à mon activité vétérinaire et le reste de la semaine à mon mandat de député.

Nous sommes quatre associés et deux salariés dans ma structure et nous avons un mois pour réorganiser notre travail et chercher un remplaçant quelques jours par semaine.

D.V. : Vous exercez depuis 33 ans dans votre clinique et connaissez donc bien les problématiques de la profession. Comptez-vous les défendre en tant que député ?

D.G. : Jusqu'à présent, je ne suivais que de loin l'actualité professionnelle mais, ayant un fils vétérinaire dans le Calvados et un autre en école vétérinaire à Oniris, je suis pleinement concerné par l'avenir de la profession. Je compte donc bien m'investir dans la défense de notre métier.

J'envisage pour cela de me rapprocher des instances ordinale et syndicale pour définir ensemble une stratégie sur les différentes problématiques vétérinaires, comme bien sûr le maillage territorial.

D.V. : Vous serez donc bientôt le seul député vétérinaire de l'Assemblée nationale. Avez-vous l'intention d'exploiter cette spécificité, en vous investissant aussi sur d'autres problématiques en lien avec la profession comme la protection animale ou l'agriculture ?

D.G. : Oui car je suis notamment très concerné par la protection animale. J'espère donc pouvoir reprendre le flambeau après mon confrère Loïc Dombreval.

Je suis particulièrement sensible à la problématique des abattoirs et de l'abattage rituel sans étourdissement que je trouve inadmissible.

Je n'ai aucune prétention à dire que j'arriverai à faire changer les choses mais je vais essayer.

D.V. : En devenant député, vous gravissez un nouvel échelon en politique. Quels sont vos objectifs pour la suite ?

D.G. : Je vais d'abord tâcher de digérer cette nouvelle qui a été assez brutale et inattendue. Quand Marie-Agnès Poussier-Winsback m'a demandé d'être son suppléant, elle ne pensait pas être ministrable. Je n'ai donc jamais imaginé prendre sa place.

Par ailleurs, en tant que suppléant, nous ne sommes pas préparés au travail de député. Nous n'assistons pas aux séances à l'Assemblée nationale et sommes juste des représentants quand la députée ne peut assister à certains événements.

Je vais pouvoir m'appuyer sur ses attachés parlementaires qui vont m'aider à établir une stratégie. Je ne sais pas, par exemple, dans quelles commissions je pourrai siéger. J'aurais notamment aimé intégrer celle des affaires sociales liées à l'agriculture.

Je ne suis pour autant pas novice en politique puisque je suis conseiller municipal de mon village, La Cerlangue, depuis 30 ans et adjoint au maire depuis 6 mois. Il y a trois ans, je suis également devenu conseiller départemental.

Mes objectifs politiques se dessineront au fur et à mesure que je m'approprierai ce nouveau mandat.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1722

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