Influenza aviaire : la plus grande épizootie saisonnière jamais vue en Europe selon l'Efsa

Plus de la moitié des foyers épizootiques chez les volailles en Europe étaient dus à une propagation secondaire, des volailles infectées qui ont contaminé d'autres élevages de volailles.

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Épidémiologie

Selon un bilan au 30 juin de l'Autorité européenne des aliments (Efsa) (https://bit.ly/3pojYXv), l'Europe enregistre, au cours de cette saison 2021-2022, la plus grande épizootie saisonnière d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) jamais vue sur son sol.

Environ 5 300 détections du virus de l'IAHP ont été signalées chez des volailles, des oiseaux captifs et sauvages dans 36 pays de l'Union européenne et de l'Espace économique européen ainsi qu'au Royaume-Uni.

Risque de virus endémique

Il s'agit du plus grand nombre de cas d'IAHP jamais signalé pour une saison épizootique. « La persistance du virus IAHP (H5) chez les oiseaux sauvages indique qu'il pourrait être devenu endémique dans les populations d'oiseaux sauvages en Europe », souligne l'Efsa.

Au total, 2 398 foyers épizootiques apparus dans les cheptels de volailles domestiques ont conduit à l'abattage de 46 millions d'oiseaux dans les établissements affectés. Plus de la moitié des foyers chez les volailles en Europe étaient dus à une propagation secondaire, des volailles infectées qui ont contaminé d'autres élevages de volailles.

En outre, 168 foyers ont été détectés chez des oiseaux captifs et 2 733 chez des oiseaux sauvages dans 36 pays européens.

Et « la saison épizootique 2021-2022 d'IAHP est toujours en cours », souligne l'Efsa. 

Entre la période du 16 mars au 10 juin, la France a représenté 68 % de l'ensemble des foyers chez les volailles, la Hongrie 24 % et tous les autres pays touchés moins de 2 % chacun. La plupart des détections chez les oiseaux sauvages ont été signalées par l'Allemagne, suivie des Pays-Bas et du Royaume-Uni.

Réduire les densités dans les zones à haut risque

Les réponses à cette nouvelle situation épidémiologique comprennent, selon l'Efsa, « la définition et la mise en oeuvre rapide de stratégies d'atténuation appropriées et durables de l'IAHP, telles que des mesures de biosécurité appropriées et des stratégies de surveillance pour des mesures de détection précoce dans les différents systèmes de production avicole ».

« Des stratégies à moyen et à long termes pour réduire la densité de volaille dans les zones à haut risque doivent également être envisagées », préconise-t-elle également.

Depuis ce bilan de l'Efsa au 30 juin, d'autres cas ont été signalés dans la faune sauvage ainsi que des foyers en élevage, notamment en France en juillet, août et septembre, phénomène inédit, accréditant la thèse de l'endémisation de la maladie. M.J.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1632

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